La DORDOGNE au fil de l'eau

  Pour en savoir plus : L'Article du journal Sud Ouest.

  Au fil de la rivière avec mon grand canoë canadien 

BALADE. Unique dans le Sud-Ouest : une descente en canoë Rabaska sur la Dordogne au départ de Port-Sainte-Foy. Plus près de la nature, version trappeur. On a testé pour vous.

Dans la chatoyante et sportive série de l'été « J'ai testé pour vous », voici le canoë canadien, dit canoë Rabaska, pouvant contenir jusqu'à 15 rameurs. Utilisé par nos grands cousins pour des balades au long cours, l'une de ses répliques format luxe est amarrée à Port-Sainte-Foy.

De là, groupes d'amis, de parents ou jeunes gens en expédition de plusieurs jours glissent le long de la Dordogne. La balade proposée, trois heures (15 kilomètres) vers Pessac-sur-Dordogne « est le tronçon le plus agréable avec de nombreux châteaux, la possibilité d'apercevoir les oiseaux, les poissons de la rivière, et de voir l'eau d'une autre façon, sa limpidité, et les couleurs de sa végétation ».

Ainsi commente Jean-Claude Sellier, aux commandes du canoë de 9 mètres par 1,40 m qu'il a lui-même construit en 2007. Il est le parfait barreur. Car même s'il a participé aux championnats de France de canoë en 1974, il n'a qu'une visée : l'agrément du rameur, dût-il ralentir la cadence pour apercevoir un héron cendré ou signaler un banc de poissons.

Part contemplative

Le séant ménagé par un coussin carré, le vacancier n'a qu'à se laisser porter... Même si endurance et énergie sont de rigueur pour faire avancer le canoë Rabaska, c'est surtout la part contemplative de chacun qui est mise à contribution. Qui connaît le bruit du vent dans les branches du tremble ? Les feuilles à longs pétioles de ce peuplier élancé produisent une délicate petite musique de pluie. « La végétation a une très belle couleur cette année, avec de multiples tons de vert » prévient Jean-Claude Sellier. « Il faut rester en éveil. »

« La Rivière Espérance »

Bon conseil. Car la descente en canoë du Canada a un étonnant pouvoir tranquillisant. Une session vous détendrait une équipe de banquiers à l'heure des bonus. Dans l'instant, embarqué, le seul point de mire est le cygne noir qui joue à cloche pied, le poisson friand du petit-lait issu de la fromagerie de Saint-Antoine-de-Breuilh, la renoncule d'eau, le nénuphar, le martin-pêcheur ou le cormoran.

Et derrière les feuillages des cèdres du Liban, des magnolias et des pins parasols, une série de castels, manoirs et maisons bourgeoises à faire se pâmer le touriste. Depuis le XIe siècle avec le château de Saint-Aulaye, jusqu'au XIXe avec celui de Baby défilent des sites du XVIIIe. L'un des châteaux a servi de décor au feuilleton télévisé « La Rivière Espérance ». « Le canoë permet de parcourir l'ancien chemin des bateliers » confirme le pro du bateau. « Et comme l'embarcation est légère, la descente est possible toute l'année, alors que ce n'était pas le cas avec les gabares. »

Tout-terrain

Le canoë Rabaska est donc hautement praticable, y compris pour les personnes âgées et handicapées. Car l'embarcation de Jean-Claude Sellier a notamment été conçue pour permettre la pratique d'un enfant handicapé.

Le départ se fait au pied du Musée du fleuve et des vins. Et la remontée est assurée en minibus, avec le canoë Rabaska sur la remorque, grâce à son faible poids (une centaine de kilos). Un vrai canoë tout-terrain.